Nous disposons maintenant d'un milieu de culture entièrement envahis par le mycélium. Il faut maintenant lui indiquer qu'il est temps de se transformer en corps mature en le soumettant à certaines conditions.
Ces conditions sont :
Le paramètre le plus critique et le plus difficile à maintenir sera l'humidité, souvenez-vous en !
Mais avant ceci, il faut préparer la chambre de fruitaison, transvaser le milieu dans le récipient de fruitaison et appliquer une couche de protection. Ensuite il faudra veiller a bien entretenir nos petits.
En voici les principales caractéristiques :
Le but de la chambre de fruitaison est de maintenir un fort taux d'humidité (90-95%) pour permettre au mycélium de tirer l'eau dont il aura besoin au moment voulu. Le mycélium peut puiser cette eau dans l'air ou dans le sol sur lequel il repose.
Voici des exemples
de récipient, classé par ordre de taille :
S'il s'agit de votre première culture je suggère d'essayer les petites configuration. Je vais d'ailleur donner plus de détail uniquement pour cette configuration.
Exemple de petite configuration
Bref, à vous de faire preuve d'un peu d'imagination, le but étant d'avoir un endroit clos où de la lumière pourra être introduite et où l'humidité pourra être maintenue à un niveau très élevé.
Il faut maintenant trouver le récipient ou vous allez transférer le milieu de culture colonisé (le seigle) : nous allons mettre une épaisseur de environ 10 cm de seigle/boulettes puis y recouvrir d'une couche de protection composée de terre stérilisée. Evidemment, le récipient choisi doit entrer dans la chambre de fruitaison et devra faire au moins 15 cm de haut.
A l'époque les récipient utilisés étaient directement les bocaux où le seigle avait poussé. Mais on se rend compte que l'on peut obtenir de bien meilleures rendements en utilisant des bacs ou Tupperware en plastique.
Différents récipients de fruitaison possibles.
Notez l'aspect de la couche de protection d'où émergent les
champignons
Remplissez donc votre récipient de 10 cm de milieu de culture colonisé, égalisez la surface de façon à ce qu'elle soit bien plâne et tasser légèrement. Puis appliquez la couche de protection.
Notez que si vous avez choisi de d'inoculer un milieu de type boulette dans un récipient de type Tupperware, ce dernier servira également de récipient de fruitaison. Il suffit de lui appliquer la couche de protection.
Le rôle de cette couche est multiple. Elle permet de maintenir la surface de mycélium où les pinheads vont se former dans un état d'humidité idéal. En effet ces derniers sont très sensibles aux 'sécheresses', même passagères. Egalement, la couche se comportera en réservoir d'eau lorsque le champignon mature. Pour d'autres espèces, comme les 'champignons de Paris' (Agaricus brunescens), elle apportera en plus certains micro-organismes nécessaires au déclenchement du processus de fruitaison.
Il convient tout de même de noter que cette couche n'est vraiment pas obligatoire (voire superflue) pour le cas du psilocybe cubensis, ce dernier se débrouille très bien sans, pour autant que vous mainteniez le niveau d'humidité à son niveau optimum.
Cette couche, traditionellement composée de terreau est préparée de la même façon que le milieu boulette : on mélange les ingrédient et on ajoute progressivement de l'eau de façon à obtenir un mélange humide mais pas trempe. En serrant une poignée dans sa main, seules quelques gouttes doivent tomber, ni plus ni moins.
Les ingrédient sont :
L'inconvénient de cette recette est que le terreau contient de micro-organismes (nécessaire pour certaines espèces) ce qui est suceptible de provoquer une prolifération de certains, donc une infections. On peut diminuer ce problème en stérilisant (45 mn à la marmite) ou pasteurisant (bain de 70-75 deg. C. durant 30 mn) le mélange avant de l'appliquer (le mélange ayant refroidit avant).
Si l'espèce cultivée est, par exemple le psilocybe cubensis, on peut se contenter de la recette moderne, plus efficace :
Il suffit d'utiliser des boulettes d'argile expansées (hydroculture). Bien les nettoyez en les trempant dans une bassine d'eau de manière à enlever certaines poussières, égouttez, puis applique une couche de 1 cm environ..
Une fois les mélange préparé et froid, en étaler une couche sur la surface de milieu de culture préparée dans le récipient de fruitaison. La profondeur optimale de la couche de protection est indiquée dans le chapitre 'Paramètres de diverses espèces'.
Introduisez maintenant votre récipient de fruitaison dans votre la chambre de fruitaison. Laisser le tout à environ 25 deg. C. dans la pénombre et efforcez-vous de maintenir le taux d'humidité le plus élevé possible en suivant :
A ma connaissance, les deux techniques les plus efficaces sont :
Humidification par sprayage (à gauche) et par humidificateur
(à droite)
Prenez garde à vider la chambre de fruitaison de son excédent d'eau qui s'est condensée au minimum toute les semaines ! Sinon cette eau stagnante deviendra source de contamination secondaire (contamination survenant après colonisation du milieu de culture).
Notez que, en été, la prolifération de moucherons et autres petites dans la chambre de fruitaison, bêtes peut devenir problématique ...
Lorsque vous commencerez à voire pointez le mycélium dans les petites vallées de la couche de protection, il sera temps d'introduire la lumière : Lumière néon "cool white" ou lumière indirecte du jour, pendant environ 12h par jour. Si votre chambre de fruitaison se situe dans un endroit éclairé naturellement, inutile de vous tracasser : la lumière indirecte du soleil ira très bien, même si il brille moins de 12 h. quotidiennement. En revanche, si vous avez stocké votre chambre de fruitaison à l'abri des regard dans un lieu sombre, suspendez un néon à 30 cm du couvercle transparent et branchez-le sur un timer. Ne posez par le néon directement sur le couvercle, car la chaleur qui s'en dégage ferait baisser dramatiquement le taux d'humité.
Maintenant que la lumière est introduite, continuez l'humidification, maintenez la température à 25 deg. C. et attendez patiemment.
Cela fait maintenant environ 10 jours que vous avez branchez la lumière. Vous ne devriez pas tardez à voire apparaître de petites boule blanche, ayant une tête brune : les pinheads. Chacune de ces boules vont brusquement se transformer en champignon.
Une fois le premier pinhead aperçu, une semaine plus tard vous aurez vos premier spécimens matures. Pour les cueillir, coupez-les à la jonction du pieds et de la terre lorsque la base de leur chapeau commence à s'ouvrir. Veillez à endomager le moins possible le milieu de culture, par exemple ne pas arracher brusquement le champignon mais le pincer délicatement à la base. Si en le cueillant vous endomagez des pinheads voisin ce sera autant de futurs champignons en moins qui pousseront.
Si vous laissez le chapeau s'ouvrir entièrement, ils vont relâcher une grande quantité de spore qui empèchera la pousse des prochaines vague de champignons. Continuez l'entretien et votre récipient continura à produire des champignons durant quelques temps, environ 1-2 mois pour le psilocybe cubensis.