7. Préparation du milieu de culture

Comme exposé dans l'introduction, il vous faut maintenant préparer un milieu contenant la bonne quantité de nutriments et d'eau pour le champignons, le stériliser. Ensuite vous pourrez y introduire les spores/mycélium que vous avez déjà préparé.

Je vous propose deux types principaux de milieu de culture:

  1. Le milieu de type classique (seigle) qui pourra être utilisé éventuellement comme nouvel inoculum sur d'autre bocaux de seigle
  2. Le milieu de type boulettes qui permet d'utiliser le four à micro-onde et est beaucoup selon certains, pour autant que vous disposiez d'un inoculum en solution !

Il existe également une alternative à l'utilisation de bocaux en verre : les sacs en plastique.

Je vous suggère d'utiliser le premier si vous désirez avoir de meilleurs rendements.


Préparation du milieu de culture classique

Ce milieu sera constitué de seigle complet. Certains cultivateurs utilisent d'autres grains, comme par exemple, les mélange de graines pour oiseaux. Qu'importe. Apparemment tous les grains fonctionnent, mais le seigle est le plus utilisé car il ne colle que très peu à la cuisson. Vous pouvez choisir le grain que vous voulez pour autant qu'il ait cette propriété nécessaire.

Vous devez obtenir des grains de seigles cuits, stériles et qui ne collent pas trop entre eux : lorsque vous secouez le pot les grains doivent bouger facilement; ne pas faire des amas. Les grains doivent aussi être " intacts ", c.a.d. qu'ils ne doivent pas avoir " explosés " avec la cuisson. S'ils ont explosés ou sont collés, essayez de mettre moins de 200 ml d'eau par pot. Procédez par tâtonnement.

N'essayez pas de mettre plus de 200 ml de seigle, en pensant remplir de manière plus optimale le pot, vous allez faire face à un plus grand nombres d'infections et à une pousse lente du mycélium due au manque de réserve d'oxygène que constitue la moitié vide du pot.

Vous pouvez préparer environ 6 pots.

Préparation du milieu de type boulette

Le principe de ce type de milieu est de mélanger de la farine de riz brun à un support constitué de boulette biologiquement inerte (constituées de minéraux).

Attention, vous devez prendre note que :

Comme cité dans le chapitre citant le matériel à acquérir, on a le choix entre deux genres de support boulette :

  1. La vermiculite (terme anglais). Il s'agit apparemment de petits bouts de mica expansés qui servent à donner au terreaux à planter une meilleure capacité à retenir l'eau. Elle se présente sous la forme de petites boulettes blanches s'effritants facilement (du moins je le crois). Je n'ai pas essayer ce support, mais il est idéal, parait-il ...
  2. Les boulettes d'argile expansé. De petite ou moyenne taille. Elles sont utilisée en hydroculture.

Préparation du substrat

Prenez une unité de mesure (un bol p.ex) et mélangez dans grand plat (saladier) propre, les ingrédients suivants :

La consistance de la misxture obtenue doit être telle que lorsque vous en serez fortement une poignée dans votre mains, quelques gouttes doivent couler. Si telle n'est pas le cas ajouter de l'eau ou de la farine/vermiculite. Il faut donc que le substrat soit très humide mais pas trempe.

Remplissage du récipient et stérilisation

Une fois le substrat à température ambiante, vous pouvez passez à l'inoculation par la solution.

Utilisation du micro-onde pour la stérilisation

Un moyen de préparer de plus grand récipient est d'utiliser un four à micro-onde. Il faut procéder comme ci-dessus mais en remplaçant le papier d'allu ou le couvercle en métal des pots par autre chose ! En effet, il ne faut pas introduire de métal dans le four à micro-onde sous peine de l'endomager.

Voici un exemple : (que je n'ai pas encor testé!)

Vous pouvez essayez d'utilisez du plastique (en anglais saran-wrap) pour emballer les aliments (qui résiste à la chaleur) en lieu et place de couvercle : Mettez le en place sans le tendre, n'y faite pas de trou, vous les ferez au moment de l'inoculation. Stérilisez puis mettez un élastique pour bien le tenir en place tendu.

A vous de faire des essais pour trouver le bon temps de stérilisation la bonne quantité d'eau de la mixture qui permette d'obtenir le meilleur résultat, à savoir une pousse rapide du mycélium et pas de contamination.

Utilisation de sacs en plastique [Pending : Beta]

Ce paragraphe propose une variante qui vous permet de vous passer d'utiliser des bocaux en verre, si par exemple vous avez du mal à vous en procurer, si vous voulez faire une culture à plus grande échelle ou par simple curiosité technique.

Mon expérience de cette technique est encore limitée, puisque j'en suis aux stades des expérimentations, mais je tiens quand même à coucher tout ceci par écrit. C'est pour cela que ce paragraphe doit être considéré comme une version béta !

Les méthodes que je vais présenter suppose l'utilisation d'une simple boîte à innoculation et non d'un système évolué de filtrage de l'air, comme ceux montré dans les livres de P. Stamets. Pour cette raison, les résultats en terme de taux de contaminations peuvent forts bien être catastrophique.

La méthode que je compte appliquer comporte trois phases principales :

  1. Introduction du seigle dans le sac. Fermeture 'hermétique' du sac (exepté un petit trou nécessaire pour la différence de pression lors de la stérilisation). Stérilisation.
  2. Fermeture du petit trou -> hermétiquement
  3. Innoculation puis fermeture hermétique

Il existe encore une variante à tout ceci : la fermeture hermétique peut soit être totale (en soudant le plastic) soit être uniquement imperméable aux contaminant et ainsi permettre les échanges gazeux nécessaire au mycélium. Ceci peut être réalise au moyen de filtre microporeux, disponible auprès du FRMC, je crois.

Je vais pour l'instant me contenter de décrire la première variante, à savoir la fermeture hermétique du sac.

Le matériel nécessaire

En plus du matériel normal détaillé en début de ce manuel, il vous faut : 

Marche à suivre

Ce qui suit décrit l'utilisation du milieu classique, mais personne ne vous empèche d'utiliser le milieu de type boulette, dans ce cas vous pourrez remplir le sac entièrement, en laissant quand même une place pour effectuer la soudure.

Dans chaque sac HDPE 20x30cm, mettre 250 ml de seigle et 225 ml d'eau. Contrairement à la valeur pour les bocaux de 1 litre, je ne met pas la même quantité d'eau et de seigle, car plus la quantité de seigle introduite est grande moins il y a besoin d'eau.

Une fois que le sac de seigle est suffisamment refroidit, on peut passer à l'inoculation :

Ceci se déroule dans la boîte à innoculation. On va procéder à une inoculation liquide.

Laissez incuber et observez si le taux de contamination est différent que lors de l'utilisation de bocaux.

Suggestion pour introduire de l'air

Pour que le mycélium se développe correctement dans le seigle et pour diminuer le risque de contamination bactérien (anaérobique) il faut vieiller à garder une certaine quantité d'air dans le récipient. Par exemple pour les bocaux et dans le cas du milieu classique, on laissait au minimum 1/3 d'espace vide. Dans le cas du milieu de type boulette, il n'y a pas besoin de laisser une telle réserve d'air, car l'air est contenue dans la strucure poreuse des boulettes.

Remarque : J'ai récemment fait quelques test et un des mes sacs plastiques a commencé à gonflé quelques jours après avoir été scellé (je ne l'avais pas inoculé). Il faut considérer ceci comme une infection.

L'aménagement d'une telle poche d'air dans les sacs plastique est problèmatique sachant que l'air introduit en plus est sans doute contaminé si aucune mesure spéciale n'est prise. Vous pouvez éventuellement ne pas vous préocuper de la quantité d'air que le plastique contient et observer si votre mycélium colonise le plastique pendant la même durée que lorsque vous utilisiez des bocaux. Si vous parvenez au succès, très bien, continuez sans vous soucier, mais peut-être que certaines espèces nécessiteront l'apport d'air pure.

Marche à suivre : (Je n'ai pas encore testé!)

Problème: Peut-être que le fait que l'alcool pénètre dans le sachet sous forme de vapeur peu être nuisible pour le mycélium. La solution est l'utilisation de filtre microporeux, qui permettraient même de se passer de machine à sceller. Mais ceci sera discuter dans une future version.