7. Préparation du milieu de culture
Comme exposé dans l'introduction, il vous faut maintenant préparer
un milieu contenant la bonne quantité de nutriments et d'eau pour
le champignons, le stériliser. Ensuite vous pourrez y introduire
les spores/mycélium que vous avez déjà préparé.
Je vous propose deux types principaux de milieu de culture:
- Le milieu de type classique (seigle) qui pourra
être utilisé éventuellement comme nouvel inoculum sur
d'autre bocaux de seigle
- Le milieu de type boulettes qui permet d'utiliser
le four à micro-onde et est beaucoup selon certains, pour
autant que vous disposiez d'un inoculum en solution !
Il existe également une alternative à l'utilisation de
bocaux en verre : les sacs en plastique.
Je vous suggère d'utiliser le premier si vous désirez
avoir de meilleurs rendements.
Préparation du milieu de culture classique
Ce milieu sera constitué de seigle complet. Certains cultivateurs
utilisent d'autres grains, comme par exemple, les mélange de graines
pour oiseaux. Qu'importe. Apparemment tous les grains fonctionnent, mais
le seigle est le plus utilisé car il ne colle que très
peu à la cuisson. Vous pouvez choisir le grain que vous voulez
pour autant qu'il ait cette propriété nécessaire.
- Nettoyez soigneusement à l'eau claire vos bocaux de 1 litre.
- Dans chaque bocal mettre :
- 200 ml de seigle complet (ce qui équivaut à environ 160
gr. selon l'humidité contenue dans le seigle)
- 200 ml d'eau distillée
- Posez le couvercle sur l'ouverture en le vissant à peine.
- Recouvrir le couvercle de papier d'allu. Le papier d'allu doit descendre
jusqu'à environ 5 cm au dessous du bas du couvercle, de manière
à empêcher les compétiteurs d'y pénétrer.
- Stériliser durant 60 mn à la marmite, ne pas oublier
d'y mettre 1-2 cm d'eau au fond.
- Laisser refroidir lentement (très important) puis visser fermement
les couvercles sans enlever le papier d'allu.
- Vérifier que les pots n'ont pas de fissures : risque de coupure.
Ces fissures sont dues à un brusque changement de température,
la prochaine fois il faudra faire monter la température plus doucement
et laisser refroidir gentiment.. Si il y a des fissures mais que le pot
reste étanche, il est utilisable : il suffit de bien l'entourer
de scotch de carrossier pour éviter qu'il ne casse à l'endroit
des fissures. Mais il ne sera plus utilisable pour une prochaine stérilisation.
Vous devez obtenir des grains de seigles cuits, stériles et qui
ne collent pas trop entre eux : lorsque vous secouez le pot les grains
doivent bouger facilement; ne pas faire des amas. Les grains doivent aussi
être " intacts ", c.a.d. qu'ils ne doivent pas avoir "
explosés " avec la cuisson. S'ils ont explosés ou sont
collés, essayez de mettre moins de 200 ml d'eau par pot. Procédez
par tâtonnement.
N'essayez pas de mettre plus de 200 ml de seigle, en pensant remplir
de manière plus optimale le pot, vous allez faire face à
un plus grand nombres d'infections et à une pousse lente du mycélium
due au manque de réserve d'oxygène que constitue la moitié
vide du pot.
Vous pouvez préparer environ 6 pots.
Préparation du milieu de type boulette
Le principe de ce type de milieu est de mélanger de la farine
de riz brun à un support constitué de boulette biologiquement
inerte (constituées de minéraux).
Attention, vous devez prendre note que :
- Ce milieu ne sera inoculable que par des spores ou du mycélium
en solution !
- Les bocaux (ou autres récipients) utilisés devront avoir
une forme cylindrique (ou tronc de cône, la partie la moins large
étant en bas) et l'ouverture ne devra pas constituer un goulet.
En effet, le support deviendra rigide lorsque le mycélium l'aura
envahit et il ne sera pas possible de le secouer (comme dans le cas du
milieu classique) pour le casser. Etant rigide, il faudra qu'il puisse
glisser hors du bocal en conservant sa forme originale. Sinon, vous devrez
casser le bocal.
Dans le cas des Tupperware, il faut qu'ils soient le plus transparent possible
de façon à pouvoir vérifier l'éventuelle présence
de contaminants.
Comme cité dans le chapitre citant le matériel à
acquérir, on a le choix entre deux genres de support boulette :
- La vermiculite (terme anglais). Il s'agit apparemment de petits
bouts de mica expansés qui servent à donner au terreaux à
planter une meilleure capacité à retenir l'eau. Elle se présente
sous la forme de petites boulettes blanches s'effritants facilement (du
moins je le crois). Je n'ai pas essayer ce support, mais il est idéal,
parait-il ...
- Les boulettes d'argile expansé. De petite ou moyenne taille.
Elles sont utilisée en hydroculture.
Préparation du substrat
Prenez une unité de mesure (un bol p.ex) et mélangez dans
grand plat (saladier) propre, les ingrédients suivants :
- 2/3 de mesure de Boulette
- 1/4 de mesure de farine de riz brun
- 1/4 de mesure d'eau distillée
La consistance de la misxture obtenue doit être telle que lorsque
vous en serez fortement une poignée dans votre mains, quelques gouttes
doivent couler. Si telle n'est pas le cas ajouter de l'eau ou de la farine/vermiculite.
Il faut donc que le substrat soit très humide mais pas trempe.
Remplissage du récipient et stérilisation
- Si vous utilisez des bocaux :
A l'aide d'un marteau
un d'un petit clou, percez quatre trous dans les couvercle, à environ
1-2 cm du bord. Ils doivent juste être assez gros pour que l'aiguille
de la seringue puisse passer. Remplissez le bocal avec la mixture jusqu'à
- Remplissez votre récipient jusqu'à 1-2 cm du bord.
- Nettoyez les 1-2 cm supérieur du récipient, à
l'intérieur et l'extérieure, de façon à enlever
toute trace de farine. Ce point est important car cela empêchera
les infections de ses développer
- Remplissez les 1-2 cm restants avec des boulettes propres et séches.
- Remettez le couvercle :
- Dans le cas des bocaux : vissez simplement le couvercle à fond
et recouvrez de papier d'allu jusqu'à 5 cm au dessou du bord.
- Dans le cas des Tupperware : recouvrez de papier d'allu jusqu'à
au moins 5 cm au dessous du bord. Essayez de le faire tenir en plaçant
un élastique autour du récipient
- Stérilisez à la marmite à vapeur durant 45 mn.
et laissez refroidir lentement.
Une fois le substrat à température ambiante, vous pouvez
passez à l'inoculation par la solution.
Utilisation du micro-onde pour la stérilisation
Un moyen de préparer de plus grand récipient est d'utiliser
un four à micro-onde. Il faut procéder comme ci-dessus mais
en remplaçant le papier d'allu ou le couvercle en métal des
pots par autre chose ! En effet, il ne faut pas introduire de métal
dans le four à micro-onde sous peine de l'endomager.
Voici un exemple : (que je n'ai pas encor testé!)
- Utilisez un Tupperware de 15 cm de profondeur, qui supporte le micro-onde,
ayant la plus grande taille possible.
- Nettoyez-le à fond (y compris le couvercle) ou faite-le bouillir
dans une grande marmite pendant 1 heure.
- Remplissez-le de mixture de boulette jusqu'à 1-2 cm du bord.
Puis jusqu'en haut avec des boulettes sèches.
- Percez quatre trous dans le couvercle et mettez le en place.
- Faites le cuire au micro-onde (position haute puissance) durant 8-10
mn. Attendez 15 mn et recomencez.
- Placez des bandes adhésives sur chacun des quatre trous.
- Laissez refroidir (dans le four ou un autre endroit propre) et procédez
à l'inoculation.
Vous pouvez essayez d'utilisez du plastique (en anglais saran-wrap)
pour emballer les aliments (qui résiste à la chaleur) en
lieu et place de couvercle : Mettez le en place sans le tendre, n'y faite
pas de trou, vous les ferez au moment de l'inoculation. Stérilisez
puis mettez un élastique pour bien le tenir en place tendu.
A vous de faire des essais pour trouver le bon temps de stérilisation
la bonne quantité d'eau de la mixture qui permette d'obtenir le
meilleur résultat, à savoir une pousse rapide du mycélium
et pas de contamination.
Utilisation de sacs en plastique [Pending : Beta]
Ce paragraphe propose une variante qui vous permet de vous passer d'utiliser
des bocaux en verre, si par exemple vous avez du mal à vous en procurer,
si vous voulez faire une culture à plus grande échelle ou
par simple curiosité technique.
Mon expérience de cette technique est encore limitée,
puisque j'en suis aux stades des expérimentations, mais je tiens
quand même à coucher tout ceci par écrit. C'est pour
cela que ce paragraphe doit être considéré comme une
version béta !
Les méthodes que je vais présenter suppose l'utilisation
d'une simple boîte à innoculation et non d'un système
évolué de filtrage de l'air, comme ceux montré dans
les livres de P. Stamets. Pour cette raison, les résultats en terme
de taux de contaminations peuvent forts bien être catastrophique.
La méthode que je compte appliquer comporte trois phases principales
:
- Introduction du seigle dans le sac. Fermeture 'hermétique' du
sac (exepté un petit trou nécessaire pour la différence
de pression lors de la stérilisation). Stérilisation.
- Fermeture du petit trou -> hermétiquement
- Innoculation puis fermeture hermétique
Il existe encore une variante à tout ceci : la fermeture
hermétique peut soit être totale (en soudant le plastic) soit
être uniquement imperméable aux contaminant et ainsi permettre
les échanges gazeux nécessaire au mycélium. Ceci peut
être réalise au moyen de filtre microporeux, disponible auprès
du FRMC, je crois.
Je vais pour l'instant me contenter de décrire la première
variante, à savoir la fermeture hermétique du sac.
Le matériel nécessaire
En plus du matériel normal détaillé en début
de ce manuel, il vous faut :
- Un appareil à sceller les sachets plastiques : entre 50
et 100 FS. Le dispositif permettant de faire un léger vide d'air
n'est pas nécessaire.
- Des sacs plastiques résistants à des température
de 120 C ! Ils peuvent être en polypropylène (PP), en polyéthylène
spécial (HDPE) mais pas simplement en polyéthylène
(PE), ce dernier ne supportant pas du tout les température au dessus
de 100 C. Il faut noter qu'il faudra un peu vous entraîner pour effectuer
la soudure étant donné que l'appareil est justement conçu
pour des plastiques en PE; l'utilisation de plastique en autre matière
nécessitera peut-être un temps de soudure supérieur.
(ce qui n'a pas l'air d'être le cas pour le HDPE).
Après quelques essais mon choix a été : sac plastique
Tangan HDPE 20x30cm à la Migros.
Si vous ne parvenez pas à trouver le même vous devrez procéder
à des essais dans la marmitte à vapeur.
Marche à suivre
Ce qui suit décrit l'utilisation du milieu classique, mais personne
ne vous empèche d'utiliser le milieu de type boulette, dans ce cas
vous pourrez remplir le sac entièrement, en laissant quand même
une place pour effectuer la soudure.
Dans chaque sac HDPE 20x30cm, mettre 250 ml de seigle et 225 ml d'eau.
Contrairement à la valeur pour les bocaux de 1 litre, je ne met
pas la même quantité d'eau et de seigle, car plus la quantité
de seigle introduite est grande moins il y a besoin d'eau.
- Sceller hermétiquement les sacs
- Découper un coin de manière à faire un petit trou,
ce qui évitera que le sac n'explose à cause des différences
de pressions dans la marmitte à vapeur.
- Stérilisation. L'utilisation de sac permet de mieux remplir
la marmitte. Si vous consatez que les sacs sont vraiments serrés
les uns contre les autres, le temps de stérilisation devra peut-être
être augmenté pour s'assurer que la température soit
bien parvenue à coeur.
- Refroidissement de la marmitte sans l'ouvrir.
- Sortir un sac de la marmitte et sceller le petit trou, ceci dans une
atmosphère semi-stérile (p.ex sprays javel en l'air et/ou
emetteur d'ions négatifs). Répéter l'opération
pour chaque sac. Il faut essayer de laisser asser d'air dans le plastique,
mais il est impératif de s'arranger pour que cette air provienne
de la marmitte. C'est le talon d'achile de cette variante; avec les filtres
microporeux on n'a pas le risque de contamination qui résulte de
cette nécessité de présence d'un volume suffisant
d'air
Une fois que le sac de seigle est suffisamment refroidit, on peut passer
à l'inoculation :
Ceci se déroule dans la boîte à innoculation. On
va procéder à une inoculation liquide.
- S'assurer que l'air soit le plus stérile possible, car lors
de l'innoculation, il se peut que de l'air entre dans le plastique (ce
qu'il faudra minimiser)
- Mettre du mycélium en solution dans la seringue en verre stérilisée.
Nettoyer avec un coton stérile pour nettoyer les plaies et de l'alcool
l'endroit où vous allez procéder à l'innoculation
(comme une piqure chez un homme!). Je vous suggère de piquer tout
près d'un des coins, en prenant garde de percer une seule épaisseur
de plastique. Passez la pointe de la seringue à la flamme introduisez-la
dans le coins. Si la pointe est vraiment trop chaude, cela peut être
difficile de faire un trou unique et discrèt : à vous
de faire des essais. Injecter 1-3 ml. Puis mettez un bout de scotch sur
le trous.
- Procéder de même pour chaque sac et quand tous sont innoculés,
utilisez l'appareil à sceller pour condamner le coin que vous venez
d'utiliser.
Laissez incuber et observez si le taux de contamination est différent
que lors de l'utilisation de bocaux.
Suggestion pour introduire de l'air
Pour que le mycélium se développe correctement dans le
seigle et pour diminuer le risque de contamination bactérien (anaérobique)
il faut vieiller à garder une certaine quantité d'air dans
le récipient. Par exemple pour les bocaux et dans le cas du
milieu classique, on laissait au minimum 1/3 d'espace vide. Dans le cas
du milieu de type boulette, il n'y a pas besoin de laisser une telle réserve
d'air, car l'air est contenue dans la strucure poreuse des boulettes.
Remarque : J'ai récemment fait quelques test et un des mes sacs
plastiques a commencé à gonflé quelques jours après
avoir été scellé (je ne l'avais pas inoculé).
Il faut considérer ceci comme une infection.
L'aménagement d'une telle poche d'air dans les sacs plastique
est problèmatique sachant que l'air introduit en plus est sans doute
contaminé si aucune mesure spéciale n'est prise. Vous pouvez
éventuellement ne pas vous préocuper de la quantité
d'air que le plastique contient et observer si votre mycélium colonise
le plastique pendant la même durée que lorsque vous utilisiez
des bocaux. Si vous parvenez au succès, très bien, continuez
sans vous soucier, mais peut-être que certaines espèces nécessiteront
l'apport d'air pure.
Marche à suivre : (Je n'ai pas encore testé!)
- Ces opération se passent dans la boîte à innoculation.
Laissez la machine à scellé proche de la trappe de la boîte.
- Choisir un des coins, repousser les grains de seigle contenu dans le
sachet hors du coins. Nettoyer soigeusement le coin avec de l'alcool et
un morceau de coton stérile et découper-le avec des sciseaux
propres (passés à la flamme p.ex) de manière à
former un trou d'environ 0.5 cm de diamètre.
- Il s'agit maintenant d'utiliser un autre coton stérile imbiber
d'alcool, en pinçant légèrement le coins et son trou
à l'aide du coton et de l'autre main de faire enfler le plastique.
- Une fois ceci fais, replier un peu le coin sur lui-même pour
fermer provisoirement le plastique, passez le coin par la trappe et scellé-le
à l'aide de l'appareil.
Problème: Peut-être que le fait que l'alcool pénètre
dans le sachet sous forme de vapeur peu être nuisible pour le mycélium.
La solution est l'utilisation de filtre microporeux, qui permettraient
même de se passer de machine à sceller. Mais ceci sera discuter
dans une future version.